Nancy : ces chercheurs qui attendent vos vieux téléphones pour faire avancer la science

Entamée il y a environ un an, l’étude THYMO se poursuit en Lorraine, et les chercheurs sont toujours à la recherche de vieux smartphones à recycler.

Nancy : ces chercheurs qui attendent vos vieux téléphones pour faire avancer la science
KK / MLR • De vieux téléphones dans un tiroir, illustration

Ils sont encore des dizaines de millions à dormir dans nos tiroirs à la maison, vous en avez probablement plusieurs chez vous qui prennent la poussière. Ce sont vos anciens smartphones ou téléphones portables. 

Si certaines personnes les confient à un opérateur lors d’un renouvellement, ou d’un achat, opérateur qui va ensuite essayer de le reconditionner. D’autres personnes choisissent de se tourner vers la vente en occasion, dans un magasin spécialisé ou sur internet. D’autres, se sentent frileux quant à une éventuelle exploitation de leurs anciennes données personnelles dont des traces pourraient subsister et le conservent donc. Et d’autres encore, conservent l’ancien téléphone parce qu’au fond, on se dit qu’il peut toujours servir un jour, au cas où, enfin peut-être.

Mais il y en a qui sont parfois, vraiment en sale état et dont on ne peut plus faire grand chose, et ce sont ces téléphones qui intéressent tout particulièrement les chercheurs. 

Pourquoi ? Parce que ce sont – littéralement – de véritables mines d’or. Les circuits électroniques sont « pleins » de métaux précieux, comme l’or ou l’argent et le principal soucis, c’est que l’on ne sait pas encore tout parfaitement récupérer. 

C’est dans ce cadre là que l’étude THYMO (pour Traitement hydrométallurgique de cartes électroniques de téléphones mobiles) a été lancée, financée par l’Institut Carnot Icéel, et qui doit durer trois ans. 

En un an, la vingtaine de chercheurs mobilisés dans différents laboratoires dépendants de l’Université de Lorraine ont déjà reçu environ 7000 vieux téléphones, sur un objectif fixé à l’origine à 10 000 pièces. Un objectif d’ores et déjà dépassé, grâce à l’opérateur téléphonique Orange.

« Orange a une filière de reconditionnement de téléphones qui se situe en Vendée, dans les Ateliers du Bocage, c’est une communauté Emmaüs, qui vérifie les téléphones » explique Eric Meux, enseignant-chercheur à l’Institut Jean Lamour, qui coordonne cette étude. « Ces téléphones sont testés, reconditionnés et revendus, principalement en Afrique et tous les téléphones qui sont vraiment hors d’usage sont envoyés en recyclage et donc Orange nous a annoncé qu’ils avaient 7000 téléphones en fin de vie e t ils se proposent de nous les envoyer« . 

L’objectif principal est donc rempli, mais la collecte continue, car plus il y a de matière, plus l’étude sera intéressante. « Les cartes électroniques des téléphones portables sont les déchets électroniques les plus riches sur le marché des déchets » pointe le chercheur.



« Si on prend le cours actuel des métaux, une tonne de cartes électroniques a une valeur marchande d’environ 80 000 euros. Une valeur qui est principalement due à trois métaux présents dans les cartes, à savoir l’or, le palladium et l’argent« . Trois métaux précieux qui représentent environ 95% de la valeur marchande de la carte.

Des métaux qui sont présents certes, en très petites quantités, utilisés pour leurs propriétés, comme améliorer la circulation du courant électrique ou la qualité des soudures, mais aussi parce que l’or et le palladium par exemple, sont inoxydables.

« Les teneurs sont faibles, mais comparativement à des minerais, par exemple pour le palladium, qui existent en Afrique du Sud, les cartes électroniques sont comparativement, plus riches que les minerais » selon Eric Meux, qui montre ici l’importance de trouver une technique efficace dans le retraitement de ces cartes, afin de réduire l’impact sur l’environnement.
Eric Meux, enseignant-chercheur à l’institut Jean Lamour

Actuellement, la filière de retraitement et de valorisation des téléphones portables hors d’usage est à la peine en France, voire quasiment inexistante. Très peu de téléphones partent au recyclage, parce que le coût est élevé, et le peu de pièces qui y vont sont envoyées en Belgique, dans une usine qui utilise une technique, la pyrométallurgie, et qui ne s’intéresse qu’aux métaux à la plus forte valeur. 

Le projet THYMO lui veut aller beaucoup plus loin, et arriver à développer une technique efficace et rentable financièrement, qui pourrait donc permettre de relocaliser de l’activité et de créer des emplois en France, dans ce secteur.

Et surtout permettre d’arriver à un « zéro déchets », en valorisant également le plastique que l’on trouve dans nos téléphones, mais aussi les autres métaux, comme l’étain, le cuivre, le tantale, le tungstène ou l’antimoine. 

Enfin, en ce qui concerne le recyclage des batteries lithium-ion, elles aussi sont prises en charges et retraitées par une usine spécialisée qui est installée à Dieuze, en Moselle.

Points de collecte dans le Grand-Est uniquement et du lundi au vendredi :

En Meurthe-et-Moselle

  • À Nancy de 8h00 à 12h00 et de 13h00 à 17h00, déposez-le à l’ENSIC/LRGP (Vieille Ville/Pépinière) ou de 7h30 à 17h30 à l’Institut Jean Lamour (Artem).
  • À Nancy du lundi au vendredi de 09h30 à 17h30, à la MDE Lorraine Sud, 23 boulevard Albert 1er.
  • A Vandœuvre-lès-Nancy, de 11h30 à 13h30, déposez-le à l’entrée du restaurant administratif CNRS-COSMOS, site Jean Zay
  • À Longwy, au centre social Blanche Haye, 16 avenue André Malraux, de 8h45à 12h00 et de 13h30 à 18h00 du lundi au jeudi et jusque 17h00 le vendredi. NB : le centre est fermé le lundi matin.
  • À la Mairie de Villey-Saint-Etienne, 31 rue Neuve, du lundi au vendredi de 10h à 12h
  • Collège de la Haute Vezouze, 51 rue Joffre à Cirey-sur-Vezouze
  • Lycée Henri Loritz à Nancy, 29 rue de Jardiniers, au bureau Vie Scolaire

En Moselle

  • À Metz de 8h00 à 12h00 et de 13h00 à 17h00, déposez-le à l’UFR SCIFA (Campus Bridoux).
  • À la Mairie de La Maxe, 96 rue Principale : lundi, mercredi et jeudi de 10h00 à 12h00 et de 14h00 à 16h00 ; mardi et vendredi de 10h00 à 12h00 et de 16h00 à 19h00.

En Meuse

  • À Bar-le-Duc, de 9h00 à 12h00 et de 13h30 à 17h30 au Critt TJFU, 2 avenue de la Grande Terre.
  • À la déchetterie de la Houpette à Rupt-aux-Nonains
  • À la déchetterie d’Abainville

En Champagne et Côte d’Or

  • À la Mairie de Gevrey-Chambertin (21 220), 2 rue Souvert : lundi et mardi de 13h30 à 17h30, et jeudi, vendredi, samedi de 09h30 à 12h.